Un substrat biosourcé pour des toitures végétalisées plus écologiques
Lorsqu’il crée sa société en 2008, l’Atelier du Végétal à Périgny (17), Brice Rodriguez veut commercialiser un concept original : proposer aux acteurs du bâtiment un substrat composé d’éléments recyclés. Il fait appel au CRITT Horticole pour mettre au point son produit.
Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un substrat ?
Brice Rodriguez : C’est la couche de culture sur laquelle on intègre les végétaux qui vont orner les terrasses. Elle varie selon les caractéristiques de la toiture : il existe des terrasses végétalisées extensives, avec des plantes couvre-sol. Celles-ci sont inaccessibles. D’autres sont plus tournées vers l’agrément, comme des terrasses-jardin ou semi-intensives avec différents types de végétaux ou un potager. En tant que spécialistes de la végétalisation des espaces, nous avons développé une gamme de substrats qui répondent à tous ces besoins.
Votre idée de départ, c’est donc de créer une couche de culture écologique et vertueuse…
B.R. : Oui, je m’inscris dans l’économie circulaire en transformant des déchets environnants en ressources. Notre substrat EcoSubs est composé principalement de matériaux recyclés : des briques concassées, des fibres de bois et des coquilles de moules broyées fournies par les mytiliculteurs de la côte atlantique. Ce sont des déchets issus de circuits courts. Ça n’aurait pas de sens d’aller les chercher à l’autre bout de la France !
À qui les proposez-vous ?
B.R. : Aux architectes, constructeurs et spécialistes de l’étanchéité, pour des bâtiments privés, tertiaires et collectifs. Nos débouchés se situent principalement en Nouvelle-Aquitaine. Notre produit s’inscrit totalement dans la tendance « green cities », pour développer la place du végétal dans la ville, car c’est un produit vertueux, 100 % écologique, et 100% local. Il répond parfaitement aux critères environnementaux de plus en plus présents dans les cahiers des charges des appels d’offres. Mais cette démarche est plus facile maintenant. En 2008, nous étions vraiment précurseurs !
Dès le départ, vous vous rapprochez du CRITT Horticole. Pourquoi ?
B.R. : Il fallait vérifier de manière scientifique tous les paramètres techniques. J’ai travaillé avec Philippe Faucon, puis Arnaud Fertet, pour mener à bien les analyses de la composition et les tests nécessaires. Nous continuons les essais d’ailleurs pour élargir notre gamme. En plus de son rôle de recherche et de conseil, le CRITT Horticole est un organisme certifié, c’est important pour nous d’arriver avec un produit qui répond aux normes en vigueur dans le bâtiment. Le CRITT nous accompagne dans cette mise en conformité. J’ajoute aussi que les équipes s’adaptent en permanence à nos demandes.
Un exemple de demande particulière ?
B.R. : Oui, très récemment nous avons sollicité les chercheurs du CRITT Horticole afin de mener une étude gravitationnelle pour vérifier que notre substrat tienne sur une pente à 35 %. Eux sont capables de réaliser cette étude, ce n’est pas si courant !